Qu’est-ce que la stabilisation par capillarité ?

Il existe de nombreuses techniques permettant de conserver les végétaux. Nous pouvons toutefois considérer que la technique par capillarité est la plus noble. C’est aussi la plus risquée. Sa noblesse tient du fait que l’on travaille sur un matériau frais et encore vivant. Tel une greffe, ce dernier doit accepter sa transformation pour que le processus fonctionne.

Comment se déroule une stabilisation par capillarité ?

Le processus de stabilisation par capillarité

Que ce soit pour un feuillage ou un arbre complet, il est nécessaire de couper le végétal au niveau de la tige. Autrement, les racines font office de filtre et empêchent le liquide de stabilisation de circuler dans la plante.

Dans une salle à température et humidité contrôlées (autour de 24°C et 50% d’humidité), les végétaux sont mis à tremper par le pied dans 5 cm de solution de stabilisation. Par capillarité, le liquide de substitution se propage dans la plante à travers les tiges, mais aussi dans les feuilles. Après quelques jours, la plante est saturée. On la retire des gouttières pour la faire sécher durant 24 h, car elle a beaucoup sué. La plante est stabilisée et déjà prête à la vente.

Les risques lors de la stabilisation par capillarité

Cette technique est très risquée, le résultat n’est pas garanti. Dérèglement climatique, modification dans la production du végétal frais, évolution des espèces végétales… sont autant de paramètres qui peuvent générer des dysfonctionnements. Sans raisons facilement identifiables, il n’est pas rare de devoir jeter toute une production. La plante peut refuser de « boire » le liquide ou le rejeter a posteriori, parfois même plusieurs semaines après. Cela peut engendrer des pertes importantes puisque l’on peut produire jusqu’à plusieurs tonnes de végétaux durant la même session. Ce risque est souvent répercuté dans le tarif des végétaux afin d’assurer la survie du modèle économique des producteurs de plantes stabilisées.

C’est un processus de stabilisation unique pour chaque variété de plante

Dans le liquide de stabilisation, on trouve de la glycérine d’origine végétale. Elle est diluée dans un grand volume d’eau et c’est ensemble qu’ils vont remplir l’intérieur du végétal. On ajoute également des colorants alimentaires en poudre. En partant des couleurs primaires, nous pouvons recréer quasiment tous les coloris.

Il est nécessaire de nourrir la plante durant le processus d’absorption. C’est pourquoi sont ajoutés les nutriments adaptés à chaque espèce, et ce, dans les bonnes proportions. Comme chaque espèce est unique, chacune demande une nourriture différente.

De même, les différences de densité de fibres, de période d’activité et de nature propre à chaque espèce nécessitent un traitement spécifique. La température du liquide de stabilisation, la période de stabilisation, la durée du processus d’absorption, le temps maximal entre la coupe et la mise en salle de stabilisation, l’outil de coupe du végétal sont autant de facteurs propres à chaque espèce. Fascinant, n’est-ce pas ?

Le cas particulier de la stabilisation du statice

Il existe même des additifs permettant de stopper le liquide avant l’entrée dans les fleurs. Cela permet de conserver la couleur naturelle de la fleur tout en stabilisant la tige. Le statice, par exemple, a une fleur séchée et cette technique est parfaitement appropriée. Notons que pour la rose sur tige, seule la tige est stabilisée par capillarité. La fleur, elle, est stabilisée suivant un autre procédé. Les 2 éléments sont ensuite assemblés manuellement.

Comment les différentes couleurs sont-elles données à chaque plante ?

Même si la plante stabilisée est vendue dans sa couleur naturelle, elle aura besoin de colorant. Pourquoi ? Car le vert de la plante provient principalement de la chlorophylle entretenue par la photosynthèse. Une fois stabilisée, la plante n’est plus vivante. Par conséquent, la photosynthèse ne fonctionne plus. Il est alors nécessaire de rajouter le colorant pour maintenir la couleur d’origine. Comme le derme du tronc et des branches est épais, le colorant ne remonte pas jusqu’à la surface. Ces parties conservent donc les couleurs « bois » du végétal vivant tandis que les feuilles affichent la couleur du colorant. C’est pourquoi les feuillages stabilisés sont fidèles au végétal frais.

Récemment, nous avons constaté que le fait d’exposer les feuillages à la lumière naturelle après la phase de stabilisation permet la disparation complète de la chlorophylle et, de ce fait, de sublimer les couleurs de la plante traitée.

Quels sont les avantages et les contraintes de cette technique ?

Une fois stabilisés, ces végétaux présentent de nombreux avantages. Évidemment, ils ne nécessitent plus aucun entretien, ni eau ni lumière. On peut le déconstruire et utiliser chaque partie du végétal comme un matériau à part entière. Cela offre la possibilité d’exprimer sa créativité en utilisant chaque élément du végétal indépendamment.

Pourtant, les plantes stabilisées ont des limites. Comme elles n’ont pas la capacité de se régénérer, tout dommage est définitif. De plus, ces plantes ne supportent pas l’humidité. Leur usage est donc réservé à l’intérieur. On notera également que pour les fleuristes qui ont des boutiques très humides, ou pour des installations réalisées en contact direct avec la lumières, les fleurs et les plantes vont avoir tendance à couler d’un liquide qui tâche. C’est une caractéristique qui peut avoir de lourdes conséquences si l’on n’y prête pas attention, par exemple sur un marbre non vitrifié, sur une robe de mariée, etc.

On peut toutefois affirmer sans complexes que les plantes stabilisées sont de loin la meilleure solution pour l’utilisation d’une plante d’intérieur : mieux que les plantes artificielles, mais aussi, dans de nombreux cas, que les plantes vivantes…

Quelles sont les variétés concernées par cette technique ?

L’eucalyptus (toutes les variétés), les cyprès, la plupart des feuillages forestiers, l’hortensia, le statice, certaines variétés de buis, de bambous et d’olivier, l’amarante, le peuplier et bien d’autres.

Notons que cette technique évolue en permanence et nous trouvons chaque année, des solutions pour de nouvelles essences. Cette technique fonctionne également sur des arbres entiers : cela prend juste plus de temps.

À noter qu’il faudra privilégier une autre technique pour stabiliser les fleurs.

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